Docteur Allegri et le patient Milan : comment transformer une équipe en si peu de temps

Comment Allegri a changé Milan Dès le 30 mai, jour de la signature de son contrat, Allegri commence à comprendre où intervenir. Cela a pris du temps, car le marché était compliqué, la construction de l'équipe était lente et ce n'est que dans la dernière semaine d'août, après la défaite interne contre Cremonese le premier jour, que les pièces sont arrivées pour compléter l'effectif (Rabiot surtout), d'ailleurs précisément après l'éclat d'Allegri avec le club. Puis, de septembre à aujourd’hui, Max a opéré sa magie. Ou simplement utilisé sa sagesse pour remettre chaque boîte à sa place. De l'équilibre (voir la défense à trois pour mieux protéger Maignan, abandonnant les projets en 4-3-3 depuis le début de l'été), du calme et une zenitude inédite depuis quelques temps. Ce n'est que le 14 septembre qu'Allegri s'est mis en colère, à la 90e minute de Milan-Bologne, lorsqu'il a été expulsé pour protestation ; une réaction - on l'a compris plus tard - pour réveiller l'équipe à la fin et maintenir la bonne concentration. Le Docteur Max était ce dont Milan avait besoin après avoir perdu une saison - on le soupçonnait déjà il y a un an, maintenant c'est une certitude - pour poursuivre des projets utopiques. Un vieux loup de Serie A, gestionnaire d'échantillons et de vestiaires complexes, était ce dont une équipe avait besoin après les cinq championnats avec Pioli. Après douze mois sur les montagnes russes, Allegri a ramené Milanello dans le temps. Il a rétabli certaines règles, exigé respect et ponctualité. Il a demandé aux joueurs de se forcer à parler italien et leur a ordonné d'éviter les petits groupes, notamment lors des repas : tous ensemble, mélangés, éventuellement sans téléphone portable à la main. Premier commandement : faire équipe. Et la retraite d’avant-match est également revenue régulièrement. Les joueurs ont compris, ils reconnaissent le bon leadership en Allegri et ils font aussi des sacrifices pour lui, serrant les dents face à des problèmes physiques pour lesquels il y a un an, peut-être, ils se seraient arrêtés.