La sinistre persévérance avec laquelle la Juventus rate des buts plutôt faciles n'empêche pas la troisième victoire consécutive qui se qualifie pour les quarts de finale de la Coupe d'Italie (contre Genoa ou Atalanta). Et de match en match, la confiance et le sentiment que Spalletti répare la Juve grandissent. Ce n'est pas une révolution, ce n'est pas une équipe renouvelée, mais une équipe qui commence à faire les bonnes choses, du moins les basiques, qui affronte les matchs avec une attitude plus déterminée, qui capte les signes de vie des deux planètes mystérieuses appelées Jonathan David et Lois Openda. Hier, ils ont tous deux marqué, en effet le premier a marqué un but d'une beauté sensationnelle, traçant une trajectoire impossible, mais deux hors-jeu mesurables avec la règle de l'école primaire, celle qui est dans la trousse, privent les deux nouveaux attaquants de la Juventus de pilules de confiance. Mais la performance de David et Openda ne se mesure pas en centimètres et les buts annulés n’effacent pas l’impression d’avoir vu des avancées convaincantes. Au lendemain du coup dur de Vlahovic (absenté jusqu'en mars), voir ses remplaçants se battre et se présenter est sans aucun doute la meilleure nouvelle possible pour Spalletti, Comolli et tout le peuple de la Juventus. Aussi parce que Koopmeiners, ramené au milieu de terrain, joue aussi bien, parfois très bien. Il faut dire toutes ces choses à voix basse, car hier soir nous avons affronté une équipe de l'Udinese avec de nombreuses absences et peu d'envie, mais il est vrai aussi qu'il y a un peu moins d'un an, Empoli est allé à Turin pour gagner, bourré de Primavera. Bref, ne parlons pas d'exploit, mais ces jours-ci, dans la surface de la Juve, gare à sous-estimer la normalité d'une victoire en huitièmes de finale de Coupe d'Italie contre un adversaire remanié. Les marges de croissance sont énormes et, si l'on veut vraiment continuer à parler de lutte pour le championnat, Spalletti devrait pouvoir gagner - dans la catégorie des ligues majeures - dans son San Paolo dimanche soir. Mais il est clair pour tous que, en ce moment historique, la Juventus doit sortir du bourbier pas à pas, sans forcer, sans perdre le rythme qu'elle semble avoir trouvé. David d'une position impossible : le but chef-d'œuvre annulé à Juve-Udinese.